16. Un emploi dans ma propre entreprise

Un jour, j’ai reçu d’un de mes créanciers une demande finale pour le paiement du montant, que – malgré les avertissements- je n’étais pas en mesure de payer en raison du manque de fonds à ma disposition. Dans le même temps, on m’a informé que dans le cas d’un non-paiement dû dans les 7 jours de la date de réception de la lettre, le montant fera l’objet d’une exécution judiciaire. C’était vraiment une catastrophe … «D’où je prends autant d’argent en sept jours?» – Je me demandais.

J’ai commencé à prier avec plus de ferveur que jamais, et demander à Dieu un travail. Quelqu’un m’a conseillé que je récite la prière neuvaine à St Antoine de Padoue. Alors c’est ce que j’ai fait. J’ai prié aussi avec les Saintes Écritures. Entre autres, j’ai lu et médité sur le passage de l’Evangile ci-dessous. (Jean 21, 1-14):

Après cela, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment. Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien. Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non. » Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons.

Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres. Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. » Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré. Jésus leur dit alors : « Venez manger. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à Ses disciples.

Je me suis accroché à ce passage de l’Evangile comme un dernier recours dans l’espoir que Jésus me montre «où je dois chercher» pour trouver le chemin et survivre. Souvent je réfléchissais à ce passage cité ci-dessus, croyant que Jésus-Christ fait dans les temps actuels autant qu’il a fait quand il était en ce monde dans un corps humain. Je croyais fortement qu’il pouvait faire de tel miracle dans ma vie, comme ceux qu’il a fait en présence de ses disciples. J’ai donc attendu un miracle, croyant que Jésus peut aussi le faire dans ma vie. Dans la prière, j’ai dit au Seigneur:

Jésus, Votre rencontre avec les disciples sur la mer de Tibériade parle de l’amour unique et infini de Dieu pour l’homme. Dans mes situations difficiles la Parole ci-dessus m’assure de Votre sollicitude paternelle. Parce que c’est toi, ô Christ, Vous venez devant moi tous les jours, en demandant:

-Mon enfant, avez-vous quelque chose à manger?

– Oui, Seigneur, j’ai encore à manger- je réponds et je dis:

-J’en ai encore un petit peu, mais bientôt je n’aurai plus de nourriture et une autre fois: Non, je n’ai plus rien.

Vous avez posé la question qui me fait grande impression sur moi en permanence. Parce que j’ai réalisé que c’est Vous-même qui prenez soin de moi à tout moment de ma vie, debout en face de moi et en me posant la même question.

Jésus, Vous savez ce que nous avons besoin avant même que vous demandiez. Souvent, vous vous montrez à nous avant qu’on ne se rende compte que c’est vous. Vous donnez de bons conseils et dite ce qu’il faut faire. Il faut juste que nous entendions votre voix, et ensuite il faut que nous suivions vos conseils et les appliquions dans notre vie. Il suffit de si peu: seulement entendre votre voix! Seigneur, j’espère profondément que, vous aussi, vous viendrez à ma rescousse. Aidez-moi, donc, à entendre votre voix et vos mots de conseils, dites moi où je dois «lancer mon filet». Amen.

Plus de 60 poissons dans le filet

C’était la fin août 2001. Un jour, Irena est venue me rendre visite. Je l’ai rencontrée au début de mon séjour à Varsovie. Elle travaillait alors comme chef comptable dans une entreprise où j’avais exercé mon premier emploi. On pouvait toujours compter sur elle, souvent elle m’apportait son aide quant j’en avais besoin, et notre amitié avait survécu au passage du temps.

Écoute – commença-t-elle – Je viens de voir mon vieil ami, qui était auparavant le directeur d’une école primaire et qui est maintenant à la retraite. En passant, je lui ai demandé si par hasard, l’école n’est pas à la recherche d’un professeur d’anglais. Je pensais que comme tu connais l’anglais, tu pourrais essayer de l’enseigner à l’école.

Dans le même temps, Irena poursuivit: – De cet ami j’ai obtenu le numéro de téléphone du nouveau directeur et je l’ai appelé. En effet, elle est à la recherche d’un professeur d’anglais et c’est très urgent. Là, tiens – elle a tiré de son sac à main un petit morceau de papier – son numéro de téléphone. Elle m’a demandé, que tu l’appelles demain avant midi.

J’ai écouté en silence Irena, qui m’a convaincu, en parlant des avantages à travailler à l’école:

  • Tu auras un emploi stable, une assurance, et des ressources financières pour maintenir.

J’admettais qu’elle avait raison, avant je n’avais pas eu l’idée de chercher un emploi en tant qu’enseignant. Quand on se dit au revoir à, j’ai commencé à méditer sur tout ce qu’elle avait dit.

Ce n’est pas la peine de tergiverser et d’examiner les avantages et les inconvénients. Je dois prendre n’importe quel emploi, car on doit bien commencer quelque part – je me suis dit.

Le lendemain, j’ai téléphoné au numéro indiqué. La directrice m’a invité à une réunion le même jour. Il s’est avéré que c’était une personne sympathique et gentille qui était prête à m’engager tout de suite. Mais elle devait encore obtenir l’accord du conseil de l’école. Comme elle le répéta- il ne devrait pas y avoir d’obstacle. Je devais la rappeler à ce sujet quelques jours plus tard. Quand notre prochaine réunion eut lieu, la directrice écarta les mains, impuissante.

– Je suis désolée, mais la commission scolaire n’a pas accepté votre candidature. Vous n’avez pas de formation professionnelle pour travailler avec les enfants.

Après avoir quitté le bâtiment de l’école, je me suis rendue immédiatement chez Mme Irène, qui vivait vis-à-vis de l’école.

C’est affreux – elle était désolée pour moi – chercher du travail si longtemps et là rien. J’espérais que vous allez réussir dans cette école car il semblait que tout était sur le bon chemin.

Mme Irène, ne vous inquiétez pas. Je crois que Dieu sait ce qu’il fait. Il va certainement me donner un emploi.

Je souhaite que cela vous arrive.

De cette manière, une autre tentative de travailler avait échoué. Alors je me suis demandé ce que le prochain événement m’apporterait.

– Dieu, quel message m’envoyer Vous ? -Je me demandais dans ma prière ce jour là.

Peu de temps après, me vint cette pensée:

– Je ne peux pas enseigner en tant que professeur à temps plein, mais peut-être que je pourrais conduire des cours de langue payants pour les enfants?

J’ai contacté de nouveau rapidement la directrice et je lui ai présenté ma proposition. Il s’est avéré qu’il n’y a aucun obstacle pour que je conduise des leçons payantes d’anglais et d’allemand dans son école. La directrice m’a volontiers offert son aide dans l’organisation des cours et a suggéré quelques idées intéressantes. Justement dans quelques jours – le lundi 3 septembre exactement- commençait la nouvelle année scolaire et nous avons pensé que c’était un excellent moyen de profiter de cette journée pour rencontrer les parents et leur proposer l’enseignement de la langue anglaise et allemande.

Je serais déjà heureuse si quelques enfants s’inscrivent – je soupirais dans mon esprit regardant la grande foule de parents et d’enfants présentes en ce jour de rentrée des classes qui se déplaçait dans le hall principal, là où je me tenais pour enregistrer les inscriptions. Ce jour-là je donnais principalement des informations aux parents intéressés.

Le lendemain, dix enfants s’étaient inscrits, et le 5 septembre, la liste contenait déjà vingt-cinq élèves. Pendant les jours suivants, de nouveaux enfants intéressés s’inscrivaient un à un, de sorte qu’au total j’avais plus de soixante enfants! On peut donc dire que, dans ce laps de temps, «j’ai rattrapé dans mon filet» plus de 60 poissons (!)

Au cours de la période de souscription, j’ai réalisé que je devais penser à m’enregistrer comme une entreprise individuelle pour être en mesure d’exercer sans encombre l’enseignement dans cette école.